APPARTEMENT HAUSSMANNIEN, LE PRESTIGE À L’ÉTAT PUR
Né au XIXème siècle sous l’impulsion du préfet de la Seine de l’époque, Georges Eugène Haussmann, les appartements du même nom sont aujourd’hui la vitrine de la France à l’étranger. Evoquant tour à tour le luxe, le prestige et l’élégance, ces biens immobiliers se vendent aujourd’hui à plusieurs millions d’euros qu’il y ait ou non des travaux à réaliser à l’intérieur. Quelle est l’histoire des appartements haussmanniens, symboles de l’architecture à la française ?
Immeubles haussmanniens : une origine hygiéniste
On l’oublie parfois, mais avant d’être la vitrine de l’élégance à la française, l’immeuble et l’appartement haussmannien sont nés d’une volonté forte des pouvoirs publics de vouloir assainir la capitale. Au milieu du XIXème siècle, Paris est une ville sans arbres, sans eau courante et sans système d’égout. De 1832 à 1849, 45 000 Parisiens meurent du choléra, dû à l’insalubrité de la ville. Les bâtiments sont sales, humides et certains quartiers ont davantage des allures de bidonvilles, pleins de fumier et de boue. Les rues étroites de Paris favorisent les barricades, les maladies, les révoltes intempestives et les crimes.
Pour remédier à la situation, en 1853, Napoléon III nomme le baron Georges Eugène Haussmann, préfet de la Seine. Ce dernier entame alors, durant 17 ans, des travaux de grande ampleur pour moderniser la capitale. Certains quartiers parisiens sont reconstruits, d’autres restructurés. Les rues étroites et sombres font place à des larges boulevards aérés, agrémentés d’espaces verts et de places. Les Buttes-Chaumont et tant d’autres parcs sont réalisés pour permettre aux populations nobles et moins nobles de respirer sans avoir à quitter la capitale. Les façades des immeubles s’alignent désormais en front de rue. Durant cette époque, principalement dans les 7ème, 8ème, 9ème, 16ème et 17ème arrondissements, sont créés les immeubles haussmanniens. Les bâtiments sont dotés du tout à l’égout, ce qui pour l’époque est un grand progrès.
L’appartement haussmannien est également le reflet d’une certaine idée de la société française. Ainsi, ils s’organisent toujours de la même manière.
Le 2eme étage est réservé aux nobles ou aux populations riches, avec un balcon filant. Les 3eme et 4eme étages appartiennent à la petite bourgeoisie, parfois locataire. Le 5ème étage, s’il dispose également d’un balcon filant par souci d’équilibre de la façade du bâtiment, se destine davantage aux foyers modestes. Quant aux derniers étages, il s’agit le plus souvent de chambres de bonnes, réservées aux domestiques qui se partagent une salle d’eau.
Immeubles haussmanniens : un style unique
Outre la hiérarchie sociale, le cahier des charges de l’immeuble haussmannien est très strict. D’une hauteur de 6 étage maximum, toujours proportionnel à la rue, l’immeuble haussmannien se reconnait à sa façade en pierre de taille, ses moulures et ses corniches. Les deux balcons filants au 5eme et au 2eme étages qui courent le long de la façade, ainsi que la taille uniforme des fenêtres, sont caractéristiques. Des plaques de zinc coiffent les toits. Conçu en L ou en U, ces bâtiments se dotent toujours d’une cour intérieure pour favoriser l’éclairage et l’aération des appartements.
Dans le logement, une fois l’antichambre (aujourd’hui l’entrée) passée, il se poursuit en un long couloir desservant les différentes pièces en enfilade, toutes dotées de grandes fenêtres. Chambre, cuisine au fond du couloir, salle à manger (voire salle de réception pour les biens les plus luxueux). Au sol, du parquet massif en chevrons, en point de Hongrie ou bâton rompu. Le long des murs, des moulures en bois ou en plâtre font échos au style Art déco ou Louis XV. Enfin, au fond du salon on retrouve la cheminée haussmannienne en marbre pour chauffer la pièce de vie qui sert aujourd’hui d’élément décoratif. La hauteur sous plafond des appartements est toujours comprise entre 2,60m et 3,20m.
Appartement haussmannien : un succès toujours présent
Presque 2 siècles plus tard, l’appartement haussmannien demeurent incontournable à Paris. On estime d’ailleurs que 60% des immeubles Parisiens sont d’origine haussmannienne. Ces biens font partie des plus recherchés par les acquéreurs, notamment les familles en quête d’espace. Il est donc normal qu’ils figurent souvent parmi les plus chers. D’autant plus que le nombre d’appartements en vente de style haussmannien s’avère très faible. Il est très rare de trouver un logement de ce type sous la barre symbolique des 1,5 million d’euros.
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